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Prost, Patricia: Affectivité et identités dans le contexte pluriculturel de la Crète vénitienne au bas Moyen Âge

Prost, Patricia: Affectivité et identités dans le contexte pluriculturel de la Crète vénitienne au bas Moyen Âge

L’objectif de ce projet de recherche consiste à étudier l’affectivité dans un contexte pluriculturel, celui de la Crète vénitienne des XIVe, XVe et début XVIe siècles, afin de comprendre le rapport qu’elle entretient avec l’identité culturelle ou sociale. Le concept de « communauté émotionnelle »1 développé par la médiéviste Barbara Rosenwein, suggère que les membres d’un groupe rassemblés autour de valeurs communes sont susceptibles de partager un même univers affectif, identifiable dans les sources. Il s’agira, dans un premier temps, d’observer la façon dont cet univers se conjugue aux autres traits culturels ou sociaux marquant l’appartenance à un groupe, tels la religion, la langue, le rang social, le métier, le genre, etc.

Mon projet se concentre également sur les processus d’identification, et pose l’hypothèse que ceux-ci comportent, en eux-mêmes, une dimension affective. Le réflexe de l’historienne Sally McKee, qui qualifie de « sentiments »2 les liens qui unissent les Grecs et les Latins de la Crète, lorsqu’ils unissent leurs forces en 1363 contre le régime vénitien, est révélateur à ce titre et attire notre attention sur les phénomènes souvent négligés d’affiliation et d’appartenance qui se trouvent au cœur de ces processus.

En elles-mêmes, les situations de contact entre les cultures sont susceptibles de stimuler les processus d’identification. D’emblée, le contexte pluriculturel de la Crète vénitienne en fait donc un terrain d’enquête tout indiqué pour étudier ces questions. À cela viennent s’ajouter les événements particuliers de la fin du Moyen Âge : la rébellion de 1363 ; l’union des Églises romaine et orthodoxe déclarée en 1439 qui, malgré le peu de succès de son application, échauffa les esprits de la population grecque des colonies vénitiennes ; la prise de Constantinople en 1453, qui eut comme conséquence de faire affluer vers les colonies, dont la Crète, un nombre important de réfugiés byzantins et, finalement, l’important tremblement de terre de 1508 qui causa de grands dommages à Candie (aujourd’hui Héraklion) et dans l’est de l’île. Générateurs d’émotions, les événements traumatiques, crises et conflits sont en effet susceptibles de modifier le rapport à l’Autre. Afin de démontrer que la vigueur avec laquelle les frontières identitaires sont activées dépend non seulement de critères sociaux ou de genre, comme l’a fait valoir Sally McKee, mais qu’elle est affectée également par les circonstances, à plus forte raison lorsque celles-ci sont chargées symboliquement – et donc émotionnellement –, je m’attarderai tout particulièrement aux textes produits dans le cadre ou à la suite des événements mentionnés ci-dessus.

1 Barbara Rosenwein, Emotional Communities in the Early Middle Ages, Ithaca (N.Y.), Cornell University Press, 2006, p. 24.

2 Sally McKee, Uncommon Dominion. Venetian Crete and the Myth of Ethnic Purity, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2000, p. 167

 

Kreta, Venedig, Spätmittelalter, Mittelmeer, Identitäten

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