Benutzerspezifische Werkzeuge
Junge Mediävistik - Deutsch-französisches Netzwerk

Direkt zum Inhalt | Direkt zur Navigation

Sektionen
Sie sind hier: Startseite Abstracts Marin, Annabelle:

Marin, Annabelle:

Marin, Annabelle:

Je me permets de vous présenter ici mon travail de thèse, commencée à la rentrée 2014 à l’Université Paris-Sorbonne sous la direction de Mme Élisabeth Crouzet-Pavan. Elle porte sur la construction d'une royauté au féminin dans la Castille de la fin du Moyen Âge. Il s’agit de se prêter à une relecture de la prise de pouvoir d’Isabelle la Catholique. La prise de pouvoir et le règne d'Isabelle la Catholique, sont moins à considérer en terme de rupture qu'en terme de continuité, puisque c'est par son héritage castillan et non par son mariage avec Ferdinand d'Aragon qu'Isabelle de Trastamare devient reine. Nous voulons mettre en parallèle l'action d'Isabelle la Catholique avec celles qui l'ont précédée, d'autres reines ibériques, d'autres femmes en politique qui sont étudiées à travers son prisme.

La Castille nous semble constituer un terrain d'étude particulièrement intéressant en ce qu'il n'existe pas d'empêchement légal à ce que les femmes accèdent au trône en l'absence d'héritier. Le terminus a quo de l'étude est l'arrivée au pouvoir des Trastamare au milieu du XIVe siècle. Le terminus ad quem se situe dans les premières années du règne d'Isabelle la Catholique en ce qu'elle est le point de départ de la réflexion et parce que nous avons pu observer une continuité évidente dans les archives qui nous invite à dépasser la partition, ou, du moins, à relativiser, la rupture historique que constitue son règne.

Nous ne souhaitons pas réaliser une étude classique du pouvoir de la reine consort en Castille mais nous voulons plutôt envisager celle-ci comme un acteur à part entière. Il s'agirait de démontrer que la reine construit son pouvoir en relation avec les autres acteurs politiques et sociaux, par la constitution d'espaces propres qui peuvent prendre des formes inédites, l'espace étant fondamental dans tout exercice du pouvoir. Nous voudrions donc considérer le pouvoir de la reine dans une conception à la fois relationnelle et spatiale. Pour traiter du pouvoir comme un ensemble de relations, nous comptons nous concentrer sur les sources archivistiques, exploitées notamment à travers la méthode prosopographique. Au-delà de la casa de la reina, nous voudrions montrer qu'il existe un autre espace créé par la reine, qui ne prend pas nécessairement une forme institutionnalisée ; pour cela, la manière dont la souveraine interagit avec certains nobles doit être interrogée. Pour cela, la prosopographie permettra non seulement d'observer les carrières des individus en lien avec la reine, leurs parcours et leurs trajectoires mais aussi de rendre compte d'une mise en relation des reines des différents royaumes ibériques. Ces réseaux s'inscrivent dans des espaces et des territoires variés. Les parcours des membres de la cour peuvent s'étendre aux royaumes ibériques, voire à l'Europe. C'est en cela que le pouvoir de la reine doit également se penser comme spatial et territorialisé. Pour ne citer que cet exemple, les reines ont un lien direct ou indirect – par l'intermédiaire de certaines femmes nobles – avec certaines institutions religieuses urbaines. Elles peuvent fonder ou entretenir des monastères et se révèlent être de véritables acteurs sociaux et économiques dans des villes qui gardent leur empreinte. Choisir de traiter des reines de Castille à la fin du Moyen Âge oblige non seulement à considérer un grand nombre de chroniques mais aussi à se livrer à des dépouillements d'une ampleur certaine car les sources sont éparses et se trouvent réparties dans des services d'archives divers. Pour notre étude nous comptons utiliser les archives relatives à la noblesse pour mener à bien les études prosopographiques notamment celles de la Seccion Nobleza l'Archivo Historico Nacional mais aussi les sources littéraires et historiques que sont les chroniques. Nous souhaitons également exploiter les sources administratives, notamment les archives générales de Simancas. Nous puiserons aussi dans des archives locales des villes du Realengo cédées par le roi à la reine, qui peuvent être municipales ou ecclésiastiques.

 

Kastilien, Frauen, Herrschaft, Spätmittelalter, Prosopographie

Castilien, femmes, pouvoir, Moyen Âge tardif, prosopographie

Artikelaktionen