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Lemeillat, Majolaine: Les gens de savoir en Bretagne à la fin du Moyen Âge (fin XIIIe-début XVIe siècle)

Lemeillat, Majolaine: Les gens de savoir en Bretagne à la fin du Moyen Âge (fin XIIIe-début XVIe siècle)

Le présent sujet de thèse consiste en une étude d’un groupe de personnes, les « gens de savoir », à l’échelle du duché de Bretagne à la fin du Moyen Âge, soit de la fin du XIIIe siècle, période à partir de laquelle il commence à subsister suffisamment d’archives susceptibles d’alimenter ce travail de recherches ; et ce jusqu’au début du XVIe siècle, qui correspond à la fin de l’indépendance du duché, progressivement rattaché au royaume de France.

L’expression de « gens de savoir » est une création du médiéviste Jacques Verger, spécialiste de l’histoire des universités et des étudiants au Moyen Âge. Il cherchait en effet une dénomination permettant de désigner l’ensemble des personnes d’un niveau culturel supérieur, sans pour autant se réduire aux seuls intellectuels. Précisons que cette expression est tout à fait contemporaine et n’existe pas au Moyen Âge.

J’ai d’emblée choisi une démarche basée sur la méthode prosopographique. La constitution d’une base de données contribue en effet à mettre en évidence de nombreuses informations sur l’objet de travail des recherches (par exemple, dans ce cas précis : les gens de savoir sont-ils clercs ? laïcs ? nobles ou non ? appartiennent-ils à un réseau familial ? et ainsi de suite).
Le premier problème qui s’est donc posé a été celui de la définition du groupe à étudier. Je l’ai déterminé selon les bases suivantes : d’une part, j’entends le terme de savoir dans son acception purement intellectuelle, c’est-à-dire qu’un homme de savoir a des connaissances et des compétences intellectuelles d’un certain niveau, acquises notamment par le biais des études ou sur le terrain ; d’autre part, sont compris comme « gens de savoir » les personnages justifiant de fonctions ou d’une carrière impliquant l’usage pratique de leurs compétences intellectuelles, que ce soit dans le cadre de leur tâche professionnelle ou à titre personnel.

Ce groupe est de fait très hétérogène : il comprend aussi bien des religieux séculiers (évêques, chanoines, archidiacres) que réguliers (abbés ; moines dominicains), des médecins, des notaires, des chroniqueurs ou des professeurs d’université, ainsi qu’un très grand nombre de gens de justice (juges, avocats, procureurs, juristes) ou de membres de l’administration ducale (chanceliers, vice-chanceliers, secrétaires de chancellerie). De plus, ce sont aussi bien des Bretons que des étrangers de passage (tels certains ambassadeurs ou des prédicateurs). Leur point commun est la maîtrise et le maniement d’un savoir.

Le deuxième point délicat dans le traitement de ce sujet est celui des sources susceptibles de contenir des informations relatives à ces personnages. Elles sont en effet extrêmement diverses et de nature très variée : ce sont aussi bien des actes ducaux que des registres de chancellerie, des rentiers urbains ou seigneuriaux que des fragments de registres de prêt bibliothécaire, des nécrologes que des contrats notariés. Certaines d’entre elles sont par ailleurs très lacunaires. Aussi, les renseignements réunis sont disparates : j’ai pu réunir de nombreuses informations au sujet de certains gens de savoir (sur leur famille, leurs études, leur carrière, leurs revenus, leur patrimoine immobilier et mobilier) ; et inversement, les données concernant d’autres d’entre eux se réduisent parfois à un nom, une profession et une date.

Pour autant, le corpus prosopographique donne matière à analyse : j’ai à ce jour inventorié près de 2 000 personnes. La synthèse des renseignements que j’ai réunis pour chacun d’entre eux devrait permettre de contribuer à mettre en lumière certains aspects moins bien connus de la société médiévale bretonne, tels que : la question de l’enseignement et de la formation de ces individus, tant au niveau secondaire qu’au niveau supérieur (avant que le duché ne soit doté d’une université à Nantes en 1460) ; l’étude de professions jusqu’ici peu travaillées, tels les avocats, les médecins ou encore les notaires et de manière générale, l’analyse de l’évolution des différentes professions comprises dans le champ de recherches entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle ; et enfin, l’approfondissement de la réflexion concernant l’étude de l’Etat ducal médiéval (car nombreux étaient les gens de savoir au service du pouvoir princier breton).

 

Brétagne, Moyen Âge central, Moyen Âge tardif, savants, prosopographie

 

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