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Launay, Vincent: « Le roi en son duché » : étude sur les relations entre le roi de France et l’aristocratie de Bretagne (XIIIe- début XIVe siècle)

Launay, Vincent: « Le roi en son duché » : étude sur les relations entre le roi de France et l’aristocratie de Bretagne (XIIIe- début XIVe siècle)

« Le roi en son duché » : en faisant référence, par analogie, à la célèbre formule du XIIIe siècle selon laquelle « le roi de France est empereur en son royaume », cette étude veut clairement identifier les éléments de la présence royale en Bretagne durant ce que l’historiographie appelle « l’âge d’or capétien ». Les règnes des derniers Capétiens directs, de Philippe Auguste à Charles IV le Bel, n’ont pas constitué la marche continue vers la maîtrise politique et territoriale du royaume jadis décrite par le « roman national » (pour la célébrer) ou le « roman régional » (pour la déplorer), mais plutôt une construction complexe, souvent ambivalente, dont la compréhension nécessite l’analyse de l’ensemble des formes sociales et géographiques qui la composent. Or, il manque une étude récente embrassant pour l’ensemble de la Bretagne ducale ses liens avec les provinces limitrophes et le pouvoir royal.Le cas de la Bretagne apparaît d’autant plus intéressant que le XIIIe siècle s’ouvre, en 1213, par l’arrivée d’un Capétien à la tête du duché et que Pierre de Dreux a imprimé sa marque sur la Bretagne et au-delà sur tout l’ouest du royaume tenu par le roi son cousin. Si les relations parfois tendues entre le roi et le duc sont bien connues des historiens, la recherche envisagée entend placer au cœur de son projet l’aristocratie de Bretagne et les liens qui l’unissent avec ces deux pouvoirs supérieurs, en considérant tout à la fois leurs enjeux politiques (relations féodales, diplomatiques, militaires) et sociaux (alliances matrimoniales, pratiques de dévotion, impact de la nouvelle « gouvernance » royale par l’administration et la pratique de l’enquête, attrait de la cour et des réseaux ecclésiastiques et/ou juridiques).

A cette fin, ont été consultés de nombreux fonds d’archives : trésor des actes des ducs de Bretagne conservé aux Archives Départementales de Loire-Atlantique, fonds de la Bibliothèque Nationale de France et des Archives Nationales, sans oublier d’autres fonds issus des archives départementales de Bretagne. Les sources anglaises et pontificales ne sont pas oubliées et mettent en lumière l’action diplomatique du duc, qui ne s’éteint pas, malgré les progrès de l’autorité royale au sein de la principauté bretonne.

Plusieurs pistes de réflexions se dessinent. Les familles de l’aristocratie bretonne n’hésitent pas, au besoin, à se tourner vers le roi. A cet égard, les actes du Parlement de Paris révèlent un recours précoce et fréquent à la justice royale, dont la maîtrise de la procédure de saisine pénètre peu à peu toutes les strates de l’aristocratie. Au cours de ce long XIIIe siècle, le pouvoir royal se montre de plus en plus présent, pour atteindre son acmé durant le règne de Philippe le Bel. Bien plus qu’un simple recours, le roi devient alors une figure incontournable de la vie politique, judiciaire, militaire, religieuse et même économique de la principauté bretonne, face à qui le duc n’a d’autre choix que de s’incliner. Malgré la reconnaissance fréquente, mais inopérante, des droits ducaux, les agents royaux s’impliquent de plus en plus sur le terrain. Bon nombre des évêques élus à la tête des diocèses bretons sont issus des rangs des serviteurs de l’administration royale. Certaines familles seigneuriales, tels les sires de Rais, profitent de leur situation en marge du duché de Bretagne pour se tourner ostensiblement vers le pouvoir royal. Il ne serait toutefois pas raisonnable d’opposer systématiquement le duc de Bretagne à son souverain. Les exemples dans lesquels il le sert fidèlement abondent. La période étudiée est aussi celle où, pour la première fois, l’autorité ducale s’étend et s’impose à l’ensemble du territoire breton, parfois même en usant des outils judiciaires offerts par le pouvoir royal. Si quelques grandes familles de l’aristocratie bretonne (les Avaugour, les Rais, les Léon…) parviennent à s’affirmer, ce n’est donc qu’à l’ombre de ces deux tutelles, dont elles tentent de jouer en fonction de leurs intérêts propres.

 

Frankreich, Bretagne, Beziehungen, Herrschaft, Kapetinger, Adel, Hochmittelalter

France, Bretagne, relations, pouvoir, Capétien, noblesse, Moyen Âge central

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